L’histoire du savon

de la Préhistoire au XXIÚme siÚcle.

Je vous propose ici un petit résumé de ce livre passionnant de Roger Leblanc aux éditions Pierann.

On n’a que peu d’Ă©crits et de sources sur les origines du savon. Les lĂ©gendes sont multiples et chaque culture souhaiterait s’en attribuer la dĂ©couverte. C’est encore aujourd’hui l’un des grands mystĂšres des historiens.

 

 

Le savon, de l’AntiquitĂ© au Moyen-Âge.

Les Égyptiens

Il semblerait qu’ils utilisaient comme alcali, le Natron (lac salĂ© en Haute Égypte prĂšs de Tennareh).

Ils avaient une grande consommation de savon.

On retrouve dans un Ă©crit, “Papyrus Eber”, une prescription pour un usage mĂ©dical du savon.

Les Grecs

“Un esprit sain dans un corps sain”

Ils Ă©taient trĂšs propres mais on ne trouve aucune trace de savon. Ils grattaient la crasse avec des strigils, des pains d’argile, du sable, des pierres ponces, ou encore un mĂ©lange de cendre et d’eau chaude. Ils soignaient ensuite la peau avec des huiles vĂ©gĂ©tales.

Les Romains

Tout comme les Grecs (encore et toujours) ils encouragaient la propreté.

Ils ĂŽtaient la crasse avec un strigil ou en se fouettant avec des branchages.

Le linge Ă©tait foulĂ© avec de l’argile et de l’urine, utilisĂ© pour les sels ammoniacaux.

Juno Saponaria

Cette stÚle Gallo-Romaine à été découverte dans les Vosges.

Encore une fois, l’identitĂ©e exacte de cette reprĂ©sentation est sujette Ă  discussion mais l’une des hypothĂšses explique qu’il sagirait de Juno Saponaria, dĂ©esse de la savonnerie.

On retrouve derriÚre elle un assistant, brassant dans un baquet et des boules de savons sur des étagÚres à claires.

L’extension de l’utilisation du savon se fait au XĂšme siĂšcle quand les Celtes l’importent en Angleterre.

Quelques traces du savon au fil des siĂšcles :

  • Ier siĂšcle :  apparition du titre “Negotaciones Antis Saponarie” en Gaule. On trouve des Ă©crits sur le savon chez les Ă©crivains Quintus Serenus, Valere Maxime, Tertullien Capadocce.
  • 130 – 200 ap JC : Le mĂ©decin grec Galien “Claudius Galinas” mentionne le savon comme mĂ©dicament et comme produit pour laver le corps.
  • 385 ap JC : Le mĂ©decin Theodorus Pricanius a pour profession “Saponarius” (fabricant de savon) et cite une sorte de savon pour laver les cheveux.
  • IIĂšme siĂšcle : Les Romains importent le savon pour ses vertus mĂ©dicinales chez les Gaulois et les Celtes.
  • VIIĂšme siĂšcle : Le mĂ©decin Paul d’Aegine Ă©crit que le savon aurait des propriĂ©tĂ©s dĂ©tersives (dĂ©sinfectant et cicatrisant) pour le corps et le linge.

Au Moyen-Orient

Nous disposons de peu d’informations sur la mĂ©thodologie, mais ils en avaient une grande utilisation. 

Nous savons par exemple que la noblesse europĂ©enne aimait les « boules de savon parfumĂ© de Damas ».  C’Ă©tait un savon Ă  l’huile de baie de laurier.

En Inde, la ville de Bhera était le centre du commerce du savon. 

« De villis vel curtis »

Il s’agit d’un capitulaire attribuĂ© Ă  Charlemagne, c’est-Ă -dire, un document administratif carolingien.

Certaines des nombreuses closes de ce document concernent le savon. Il est Ă©crit qu’un ouvrier ou un valet de ferme doit savoir faire du savon car un pain de savon serait dĂ» au roi lors des visites protocolaires. La recette de ce savon est mĂȘme explicitĂ©e. Il doit ĂȘtre formulĂ© Ă  partir de cendre de sarment et de gras de mouton.

Les premiers alcalis

L’alcali est l’un des deux ingrĂ©dients indispensables Ă  la rĂ©action chimique qui fabrique le savon. En savonnerie nous utilisons la soude (hydroxyde de sodium, NaOH) et la potasse (hydroxyde de potassium, KOH).

petit rappel de la réaction de saponification:

production de la soude

Pour la soude :

À l’origine, le natron Ă©tait rĂ©cupĂ©rĂ© directement de lacs salĂ©s, c’Ă©tait un minĂ©ral extrait grĂące Ă  l’Ă©vaporation de l’eau. Il est aussi possible d’utiliser la cendre des plantes marines.

Ces deux alcalis sont des carbonates de calcium (CO3Na2) et non de la soude pure (NaOH) cela donne des savons mous et pĂąteux. Mais des savons quand mĂȘme ! Nous parlons ici des toutes premiĂšres rĂ©actions chimiques pour crĂ©er un produit lavant.

 

Pour la potasse :

À l’Ă©tat naturel, elle est extraite de la cendre de bois dur comme le chĂȘne ou le hĂȘtre. Mais comme pour la soude, cela donne du carbonate de potassium (CO3K2) et non de la potasse (KOH). La rĂ©action est tout aussi incomplĂšte et donne des savons encore plus mous, voire liquides.

 

La caustification fait son apparition entre le VIIĂšme et le IXĂšme siĂšcle chez les Arabes.

Alcali viens de l’Arabe,  Al Quiliy.

Ils ont dĂ©couvert qu’en faisant se rencontrer les carbonates de sodium ou de potassium avec du carbonate de calcium ( de la chaux), on obtenait de la soude ou de la potasse.

DÚs lors, les réactions de saponification ont été dites complÚtes et les savons plus solides.

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Du moyen Ăąge Ă  nos jours.

Du IXeme au XIĂšme siĂšcle.

En dehors du bassin mĂ©ditĂ©rannĂ©en qui, pour la rĂ©alisation de ses savons utilisais en grande partie de l’huile d’olive et de la soude, l’Europe utilisais de la potasse avec comme graisse de l’huile de colza, d’oeuille, de noix, et beaucoup de graisse animale.

Les savons de toilettes Ă©taient parfumĂ©saux extraits d’Ă©corces d’orange ou de citron, ou d’essence de clou de girofle. Ils Ă©taient vendu sous forme de boule frapĂ© d’un sceau artistique.  A Venise les sceau retrouvĂ© Ă©taient sous forme de fleur de lys, de pomme de pin ou d’amande.

 

Au XIXĂšme siĂšcle.

On voie l’apparition d’autre huile vĂ©gĂ©tales que l’huile d’olive entrer dans la composition des savons de Marseilles. Etant un grand port commercial, les huiles du monde entier Ă©taient Ă  portĂ© de mains, comme l’huile de palme.

En Europe du nord, est dĂ©mocratisĂ© le savon noir, qui est en rĂ©alitĂ© une pate de couleurs vert Ă  brun foncĂ©.  La couleur Ă©tant due aux  fait qu’on utilisĂ© les fond de cuve de pressage d’huile pour ne rien gacher.

Petit cours de chimie de 1774

Par Mr Henri Louis Duhamel du Monceau dans son livre « L’art du savonier ».

« Le savon est une substance plus ou moins solide, qui rĂ©sulte de l’Ă©paississement d’une huile ou d’une graisse par un sel alkali caustique. En fait, aprĂšs que les sels alcalins ont Ă©tĂ© rendus Ăącres par la chuax, ils ont la propriĂ©tĂ© de s’unir avec les huiles  et les cors gras, au point de faire une masse assez solide, qu’on nomme savon. L’affinitĂ© entre les sels alkalis Ăącres et les corps gras ent si grande, qu’ils abandonnent une partie de l’eau qui les tenait en dissolution pour s’unir aux corps gras, et que cette combinaison peut se faire Ă  froid, mais l’union se fait plus aisĂ©ment par la cuisson. »

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